Fonds Abel et Gaston CHABAL
Référence | 7S 1-420 |
Niveau de description | Fonds d’archives |
Intitulé | Fonds Abel et Gaston Chabal |
Dates extrêmes | 1848-1969 |
Nom des principaux producteurs | Abel et Gaston CHabal |
Importance matérielle | 420 articles |
Langue des documents | français |
Historique de la conservation | Archives municipales de Brest |
Localisation physique | Archives Municipales de Brest 1, Rue des Archives 29200 Brest |
Modalités d’entrée | C’est en 1977, à la mort de Mademoiselle Chabal, sœur cadette de l’architecte, qui l’assista durant toute sa carrière, que les Archives Municipales de Brest recueillent ses archives, qui constituent un fonds particulièrement important. |
Historique du producteur | Gaston Chabal est né le 17 août 1882. Il est le fils de l’architecte Abel Chabal, d’origine ardéchoise. Abel Chabal (1844-1913) a été formé à l’école des beaux-arts de Lyon, puis à l’Ecole des arts décoratifs de Paris où il collabora avec Alfred Decloux (1824-1868). Decloux, inspecteur des Monuments historiques, s’avère dans ses réalisations adepte de l’historicisme. Concepteur de nombreux hôtels particuliers et de châteaux en région parisienne, il initia Abel Chabal à ces codes historicistes si prisés par une clientèle bourgeoise. Dès son installation brestoise en 1874, Abel Chabal devient une figure importante de la vie culturelle locale auprès d’autres architectes comme Louis Mer (1852-1928) et François-Sylvain Crosnier (1859-1950) avec qui il siège à la Société académique brestoise. A partir des années 1880, il reçoit de nombreuses commandes aussi bien privées que publiques : hôtels particuliers (71 rue Victor Hugo, Brest, 1895 ; 26 rue Amiral Courbet – Place Sanquer, Brest, 1900), immeubles de rapport (36 boulevard Gambetta, Brest, 1901 ; 38 boulevard Gambetta, Brest, 1909), immeubles commerciaux (agence du Crédit lyonnais, 35 rue Emile Zola, Brest, années 1900 ; Immeuble Guiavarc’h, rues Louis Pasteur et Suffren, Brest, 1903), écoles (Landerneau), abattoirs (Landerneau), halles (Saint-Renan), etc. A partir des premières années du XXe siècle, probablement du fait de son appartenance à la religion protestante, il est choisi par l’industriel Armand Peugeot (1849-1915) pour édifier les premiers bâtiments de la toute jeune station balnéaire de Crozon-Morgat que ce dernier a fondée en 1883. Ainsi, Abel Chabal, très tôt secondé par son fils Gaston, alors étudiant, conçoit l’Hôtel de Morgat (1884), puis le Grand Hôtel de la mer (1908) et quelques villas. Homme de son temps, héritier d’un certain éclectisme, sans tomber dans certaines outrances avant-gardistes, il s’inspire pour ses constructions brestoises d’un néoclassicisme de bon ton, tandis qu’il use pour ses réalisations de Morgat d’un vocabulaire raffiné et légèrement guindé empruntant au pittoresque anglais tout en se nourrissant de quelques éléments issus de l’Art nouveau et du style anglo-normand. Après ses études secondaires (Brest et Rennes), Gaston Chabal entre à l’Ecole nationale des arts décoratifs de Paris où il apprend l’architecture et la technique du dessin. Bien qu’ayant terminé son cursus depuis 1909, sa situation ne sera régularisée qu’en 1924, année où il reçoit son titre d’architecte diplômé de l’Etat (patenté en 1912). A partir de 1907, alors qu’il est encore étudiant à l’Ecole nationale des arts décoratifs, il travaille dans l’agence brestoise de son père, avant de lui succéder en 1912. Il y assume de nombreux chantiers aussi bien privés que publics. Ses réalisations s’inscrivent dans une longue période historique, de 1903 à sa disparition, en 1965. Dès 1912 toujours, il devient l’architecte exclusif de la société anonyme de la Plage de Morgat. Si Abel Chabal a imaginé certes en compagnie de son fils la première version du Grand Hôtel de la mer, c’est Gaston qui fait de Morgat une véritable petite station balnéaire. Il imagina même un temps pouvoir y édifier un casino. De 1906 à 1965, il n’aura de cesse de réaménager, d’agrandir le Grand Hôtel, et d’édifier des villas pour une clientèle bourgeoise et aisée. En collaboration avec son père, il édifie la villa Ker Gan Avel en 1906, le Grand Hôtel de la mer en 1908 (chantier suivi jusqu’en 1965). Seul, il construit d’importantes villas : Ker Maria en 1908, Penn ar Bed en 1927, le château de Rulianec en 1927, Ar Maner en 1931. Anglophile par goût et par nécessité, il imagine des maisons fantaisistes s’inspirant des pavillons de gardiens, de jardiniers des propriétés anglaises, où il développe une ornementation pittoresque, nourrie d’un vocabulaire formel issu de l’habitat vernaculaire breton. Architecte de la société civile de la plage de Morgat, il lotit les terrains que la famille Peugeot a acquis, et y construit des maisons secondaires destinées à une clientèle anglaise ou citadine. Il est également l’auteur de villas appartenant à la société civile et destinées à la location touristique. Ayant acquis une solide réputation à Morgat, il signera les plans d’importantes villas et demeures dans d’autres localités : Kan an not pour son frère André à Sizun (29), propriété de la famille de Poulpiquet à Sibiril (29), propriété du Docteur l’Hostis à Ploudalmézeau, agrandissement de la villa de Sir et Lady Mond à Belle-Isle-en-Terre (22). Héritier de l’agence de son père Abel Chabal, il est logiquement chargé des travaux de restructuration de certaines réalisations paternelles (réaménagement de l’immeuble brestois du Crédit lyonnais en 1929), et se voit confier d’importants chantiers à Brest : il édifie, entre autres, la Chambre de commerce en 1923 et des immeubles de rapport (65-67 rue Jean Jaurès, 1903 ; 17 rue Jean Jaurès, 1938). Dès 1945, il fait partie des architectes de la reconstruction de cette ville sinistrée. Sous la houlette de Jean-Baptiste Mathon, il collabore à de nombreux chantiers en compagnie d’architectes comme Aimé Freyssinet, Jean De Jaegher, Jean Lacaille, Pierre-Jack Laloy, Jacques Lechat, Yves Michel, Edouard Mocaër, Jean Philippe ou Paul Tournon. S’intéressant à des réalisations civiles destinées à une clientèle aisée, comme nous l’avons vu, il imagine parallèlement des logements plus populaires comme les maisons dites de type “Courant”, habitations préfabriquées aux faibles coûts de réalisation. Architecte ordinaire des Monuments historiques de l’arrondissement de Brest et de Châteaulin, il devait être exclu de cette charge en 1941, avant de la retrouver dès 1944. Sa correspondance recèle de nombreux échanges avec Henri Waquet, conservateur des Archives du Finistère, avec Raymond Cornon, Architecte en Chef des Monuments historiques de Bretagne, et avec Lucien Prieur, Architecte en Chef des Monuments historiques à Paris. De cette activité, retenons également son intérêt pour le patrimoine archéologique finistérien. Ainsi, il est l’illustrateur de l’ouvrage d’archéologie, Le Finistère préhistorique de Bénard Le Pontois (1929). Architecte prolifique, cet homme de l’art et de la technique, qui consacra exclusivement sa vie à sa carrière et à son œuvre, est également une figure de la vie publique et artistique locale. Il est Président du syndicat des architectes du Nord-Ouest de la France du 28 mai 1945 au 15 novembre 1945, Vice-Président du syndicat professionnel des architectes du Finistère, Membre fondateur du Rotary club de Brest en 1931, Membre de la Commission administrative des Hospices de Brest, Membre fondateur en 1937 avec Aimé Freyssinet, puis président de la société des Amis des arts, vice-président de l’Institut finistérien d’études préhistoriques, diplômé de la société française des Amis des arbres en 1927, organisateur des concerts Sangra, membre de la délégation spéciale de Brest à la Libération, fondateur de la Bibliothèque de documentation artistique. Soucieux de faire partager ses goûts pour l’architecture, il est membre des salons de la Société nationale de Paris en 1922, et du Comité de direction de la Construction moderne en 1935. Citons également ses publications : il signe de nombreux articles dans L’Architecture, La Construction moderne, Horizons, Horizons de France, Architecture littorale, La Documentation artistique, Studio (numéro hors série Year book of Decorative Art). Préfacés par Léandre Vaillat, ses travaux d’architecture sont publiés en 1932 chez Edari. Cet élégant port-folio illustre la volonté de Chabal de présenter à la scène parisienne ses réalisations balnéaires. Nombres de ses villas de Morgat sont ainsi présentées dans les salons, permettant à Gaston Chabal d’être le seul architecte brestois à en avoir les honneurs. Chevalier de la Légion d’honneur, officier d’académie et chevalier des Arts et Lettres, Gaston Chabal décède le 1er juillet 1965 en pleine activité. Son cabinet est alors repris par son principal collaborateur Jean De Jaegher (1904-1988), interlocuteur privilégié de Jean-Baptiste Mathon. |
Présentation du contenu | Fonds des architectes Abel et Gaston Chabal : Le fonds recueille les archives personnelles et professionnelles de Gaston Chabal. Recelant de nombreux documents, dessins, plans, ainsi qu’une très riche correspondance, il se révèle être un singulier témoignage de la carrière d’un architecte de premier plan pour l’histoire de Brest et du Finistère. |
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OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
bparadis (18 mai 2016). Fonds Abel et Gaston CHABAL. Guides des sources. Consulté le 25 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/p96u