Fonds Pierre KOPF
Référence | 99 J |
Niveau de description | Fonds d’archives |
Intitulé | Fonds Pierre Kopf |
Dates extrêmes | 1944-1990 |
Nom des principaux producteurs | Pierre Kopf |
Importance matérielle | 28 ml avant classement définitif |
Langue des documents | français |
Historique de la conservation | Archives départementales du Val-de-Marne |
Localisation physique | Archives Départementales du Val-de-Marne 10, Rue des Archives 94000 Créteil |
Conditions d’accès | L’ensemble a fait l’objet en juin 1998 d’une convention de dépôt stipulant la libre communication de l’ensemble des papiers déposés. |
Conditions d’utilisation | Libre reproduction de l’ensemble des papiers déposés. |
Modalités d’entrée | En 1997, Pierre Kopf arrête son activité professionnelle. Les archives qui étaient installées dans son agence au 109 rue de Montreuil, à Vincennes sont transférées aux Archives départementales du Val-de-Marne en 1998 accompagnées d’un bordereau sommaire. Une liste de calques a été fournie par l’architecte, indiquant les affaires traitées par nom de commanditaires ou par lieu. Le tout a été déposé sous forme de 27 cartons de déménagement, 53 rouleaux de calques et 7 vracs de calques. Son épouse, à l’occasion d’un entretien sonore réalisé en 2013 sur l’activité professionnelle de son mari, a complété ce fonds en remettant des papiers personnels (carte d’ancien combattant, photographies). |
Historique du producteur | Pierre Kopf est né à Constantine (Algérie) en 1909 et est décédé à Vincennes en 2003. Il est issu d’une famille alsacienne installée en Afrique du Nord dans les années 1880. Il est marié une première fois à Suzanne Lavignac de 1938 à 1954, puis à Monique Godurowki en 1955 dont il aura deux enfants. Suzanne Lavignac est née à Paris en 1909 et décédée en 1979. Son père Georges Lavignac était artiste peintre, décorateur de théâtre et son atelier se situait 8 impasse du Puits à Paris dans le XIXe. Sa sœur mariée au peintre Henri Jannot est décédée en 1969. Pierre Kopf commence sa scolarité en Algérie. En 1926, son père rentre en France et travaille pour la maison Saint-Frères à Caen. Pierre Kopf le rejoint et travaille deux ans chez l’architecte Charles Vaussy. Il arrive à Paris en 1927, tente plusieurs fois l’inscription à l’école des Beaux-Arts de Paris et est admis en 1931 à l’atelier de Roger-Henri Expert. Il obtient le diplôme d’architecte DPLG mention assez bien le 10 novembre 1936 avec la présentation d’un projet de villa en Algérie. Suzanne Lavignac, également élève de Roger-Henri Expert, tente l’admission en 1930 et est admise en 1931. Elle obtient son diplôme le 10 novembre 1936 avec mention bien pour un projet d’exploitation vinicole en Anjou. Pierre Kopf effectue son service militaire en 1930 comme simple soldat dans un régiment d’infanterie à Reims. De 1930 à 1937, Il continue de « faire la place » en travaillant chez Pécheux, architecte de l’Institut et chez le père de Suzanne Lavignac aux décors de théâtre, notamment celui de l’Alhambra à Paris. Suzanne Lavignac et Pierre Kopf s’associent en 1937 et obtiennent en 1938 le concours pour la construction d’une école de filles à Coulommiers (Seine-et-Marne). Pour ce projet, ils s’associent à deux architectes, René Hébert et Victor Montaigne, dont l’agence se trouve au 49 boulevard Diderot, Paris. Mobilisé pendant la Seconde guerre mondiale, Pierre Kopf est fait prisonnier mais parvient à s’évader en décembre 1940 et rejoint Suzanne Lavignac à Paris, 19 rue Visconti dans le 6e arrondissement. Pendant la guerre, il vit sous une fausse identité (Raymond Adeline) et travaille à l’aménagement et à la décoration d’appartements parisiens. A la Libération, Pierre Kopf s’implique dans l’organisation de la profession en participant à la création du Comité de libération de l’architecture (1944-1945), et à l’Union des architectes français (UDAF). En 1946, par l’intermédiaire de camarades architectes, Suzanne Lavignac et Pierre Kopf ont connaissance des opérations de reconstruction de la ville de Caen menées par l’architecte chargé du plan d’urbanisme de la ville Marc Brillaud de Larjaudière. La reconstruction du Calvados constituera l’essentiel de l’activité de l’agence jusqu’en 1956. Ils y installent une annexe au 6, place Gambetta à Caen. Sur certains projets, ils travaillent avec les architectes Jany, Montaigne et Rostain. A Caen, ils réalisent des immeubles d’habitation et des boutiques dans le centre de la ville : rue Calibourg, quartier Vaucelles et l’îlot KB 301-302 autour des boulevards des Alliés et du Maréchal Leclerc. Sur ces chantiers, ils occupent les fonctions d’architectes d’opération ou d’architectes d’îlot. Ils travaillent également à la reconstruction de plusieurs fermes dans le Calvados, essentiellement autour de Caen comme à Cussy, Lebisey. Ils dirigent la reconstruction de l’église de Bourguébus ainsi que celle de la chapelle d’Hermanville. Si les dossiers et les plans sont signés « Agence Pierre Kopf et Suzanne Lavignac », les architectes se partagent les affaires. Pierre Kopf dirige par exemple à Caen les travaux de l’îlot KB et Suzanne Lavignac le groupe Calibourg. Il semble que l’agence ait vécu au départ sur les opérations de reconstruction dans le Calvados, puis sur des programmes très divers sur tout le territoire français (Paris, région parisienne, Ain et Jura essentiellement). L’agence s’illustre dans la commande publique par plusieurs réalisations : un groupe scolaire à Coulommiers (Seine-et-Marne), seul programme débuté avant-guerre ; un immeuble de logements sociaux rue Vergniaud pour l’Office public HLM de la ville de Paris, un établissement scolaire à la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). Une autre part importante est consacrée à la commande privée avec la construction d’immeubles d’habitation, de maisons individuelles et l’aménagement intérieur d’appartements et de locaux commerciaux. L’agence complète ses revenus avec l’entretien et la gestion d’immeubles via des syndics ou des sociétés de gestion. En 1952, Pierre Kopf et Suzanne Lavignac installent leur agence au 109 rue du Cherche-Midi à Paris, et ce jusqu’en 1964. Bien qu’ils divorcent en 1954, ils continuent de travailler ensemble jusqu’au décès de Suzanne Lavignac en 1979. L’agence a conservé tout au long de son existence une taille modeste et n’a jamais réussi à atteindre une aisance financière. Elle a employé deux personnes, Edgar Gardet, dessinateur arrivé en 1955 et une secrétaire. Son activité connaît un creux à partir des années 1965 comme en témoignent les courriers de Pierre Kopf sur les difficultés financières rencontrées auprès des commanditaires du 151 boulevard Montparnasse à Paris ou le dossier de présentation des projets indiquant les raisons d’abandon de certains d’entre eux (99J 14). En 1966, devant quitter la rue du Cherche-Midi, ils installent leur agence au 96 rue de Montreuil à Vincennes, qui est également le lieu d’habitation de Suzanne Lavignac. Edgar Gardet traite seul de nombreuses affaires à partir des années 1980. L’agence demeure en activité jusqu’en 1997. Pierre Kopf décède le 9 mai 2003. |
Mode de classement | Le fonds qui représentait à son arrivée 28ml, est ramené à 19ml après traitement. Grâce à un tableau de gestion par phase de projet figurant dans le numéro de l’association des Archivistes français consacré aux archives d’architectes, la lecture d’autres articles spécialisés, et grâce aux échanges avec les conservateurs de la Cité de l’architecture et du patrimoine, David Peycéré et Marcos Carvalho, nous avons trié et éliminé plusieurs types de documents. Concernant les dossiers d’affaires, nous avons éliminé les doublons, les relevés à la main, les clauses générales, les devis des entreprises non retenues, les justificatifs administratifs des entreprises, les plannings partiels, les ordres de service, les procès-verbaux de réunions manuscrits, certains plans techniques (plans de fluide, revêtements, détails d’exécution), les frais de déplacements, la plupart des mémoires, les révisions des prix, les situations partielles de travaux, les comptes prorata. Pour les dossiers de gestion et d’entretien d’immeubles, nous avons opté pour un échantillonnage. A été conservé à titre d’exemple le dossier de construction et gestion de l’immeuble d’habitation du 23 rue Decamps à Paris. Ont été également conservées quelques affaires comportant des transformations significatives comme l’installation d’ascenseur dans les années 1960 ou l’aménagement des chambres de service au dernier étage. Les autres dossiers de gestion ont été éliminés car ils n’apportaient que peu d’éléments nouveaux (petits travaux d’entretien, ravalement, dégâts des eaux). Ont donc été éliminés les dossiers du 118 rue de la Faisanderie, celui du 6 rue du Coq et celui de Mme et M. Kaufmann, 62 rue Singer à Paris. D’autres documents ont dû être éliminés en raison de leur mauvais état de conservation causé par une inondation. Les dossiers sur Caen les plus touchés ont été éliminés, comme une partie de la reconstruction de la ferme Aveline en 1954. Les affaires étant dispersées dans les 27 cartons de déménagement, nous avons procédé par étape : nous avons commencé par le tri des archives papier d’octobre 2013 à août 2014 en finissant par les affaires de reconstruction de Caen. Fin 2014, nous avons commencé le traitement des 53 rouleaux et des vracs de calques. Ils ont été dépoussiérés, conditionnés à plat pour les rares calques en couleur ou les dessins aquarellés. Ont été éliminés les calques non identifiés, les doubles, les calques très abîmés, les étapes intermédiaires sans modification significative, les calques non légendés et non identifiés, les détails apportant peu d’information, comme les dessins de placard, de calepinage. Par contre, les plans de portes ou poignées ou tout élément nouveau ont été conservés pour rendre compte du niveau d’implication des architectes dans le projet. La majorité des calques renvoient aux affaires papiers. Cependant, certains calques ne font écho à aucun dossier, comme un concours pour une église à Dôle, un immeuble d’habitation La Prairie à Caen, les aménagements de garages Renault. |
Présentation du contenu | Chantiers réalisés à Caen, à Paris, en Seine-et-Oise et en Seine-et-Marne, pour l’OPHVP de la ville de Paris : dossiers d’affaires, plans, photographies [- 99J 1 Papiers personnels de Pierre Kopf. Contient : carte de l’École nationale des Beaux-arts (1935-1936), carte de l’Ordre des architectes (1943-1965), carte de l’Union des architectes français (1947), carte de combattant (1986), bracelet de guerre en fer, photographies, carte orange (1978), carte de vêtements (1944), récépissé de déclaration de vélo (1944), carte d’alimentation, carte d’identité au nom de Raymond Adeline (1941), correspondance de Suzanne Lavignac (1972), déclaration d’impôts, papiers militaires, calendrier (1929). Rapport de recherche d’étudiants de l’école d’architecture Paris-Villemin et du Groupe de recherche sur la socialisation de l’architecture, Trajectoires professionnelles, 12 témoignages d’architectes, juin 1992. – 99J 15 Travaux d’école et dessins non identifiés de Suzanne Lavignac : dessins, photographies. Contient : reproductions de dessins d’école : Prix Labarre en 1935, exploitation vinicole en Anjou, villa en Algérie, groupe scolaire de Chatillon (Hauts-de-Seine), groupe scolaire de Viroflay (Yvelines), salon et serre, jardin, salle de théâtre. Dessins non identifiés. Aménagement d’appartements et mobilier (années 1940-1950). Maquettes non identifiées. Projet d’un autre architecte. A noter : le mobilier photographié (buffet, chaises, fauteuil…) correspond aux études classées en 99J 10. (1935-1959).] |
Bibliographie | ALLEGRET Jacques, ACCORSI Florence, Trajectoires professionnelles, 12 témoignages d’architectes, GRESA, juin 1992 PEYCERÉ David, « La pratique de l’architecture en France au XX e siècle », in : La Gazette des archives : n° 190-191 (2000_3 et 4) PEYCERÉ David, « La vie du projet : composition d’un dossier d’archives d’architectes », in : La Gazette des archives : n° 190-191 (2000_3 et 4) PEYCERÉ David, « Les éliminations dans le dossier de projet : esquisse d’un tableau de gestion », in : La Gazette des archives, n° 190-191 (2000_3 et 4) |
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OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
bparadis (18 mai 2016). Fonds Pierre KOPF. Guides des sources. Consulté le 17 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/p96m